La lettre,

 

Du courage, il faut qu'on s'en donne
Surtout lorsqu'il nous abandonne
Et qu'il faudrait un grand soleil
Pour repartir dès le réveil.

Quand le moral devient morose,
De la chaleur en overdose
On en voudrait pour le guérir
De ces maux qui nous font souffrir.

Or on vous remet une lettre...
On l'ouvre vite et pour admettre
Que du soleil il y en a
Et de la chaleur à Dieu va!

Quelques mots, des photographies,
Des dessins, les philosophies
D'un enfant, de ses tout-petits...
On retrouve ses appétits.

On oublie toutes ses souffrances,
On repart dans des espérances,
Et l'on se dit que chaque jour
Sait apporter son flot d'amour.

Écrit le vendredi 3 mars 2005 à 18 heures.

Je suis en clinique, fatiguée, souffrante, après une 2ème opération, à quatre semaines de la 1ère. Je n'ai pas trop le moral quand une aide-soignante entre ma chambre en fin de soirée. Elle me remet alors une lettre arrivée à la clinique et pour moi le matin même.
Je reconnais l'écriture de ma fille aînée sur l'enveloppe... A l'intérieur, un petit mot encore de sa main pour me dire "Bon courage!". Mais encore, des dessins plein de couleurs et de petits mots gentils de mes petites-filles. Aussi des photographies de toutes les deux costumées pour "Mardi-gras" et des portraits d'elles.
Je me sens revivre par cette chaude caresse, j'en oublie un peu mes douleurs. Le don du cœur est un bien bon médicament.
La preuve! Je prends vite un crayon et au dos même de l'enveloppe j'écris les mots qui me sortent à l'instant du mien. Et autour de moi, on sait bien que ma plume va, ça va aussi pour moi.

"Merci, encore aujourd'hui, ma grande et mes petites,
pour cet instant de pur bonheur que vous m'avez donné!"