Passionnée des roses...
Elle aime tant chérir les roses,
Sur terre elle a son paradis:
Au jardin pas plus belles choses
Des matins clairs aux soirs jolis!
Chaque fin de ses matinées
Elle monte sur l'escabeau
Pour couper quelques fleurs fanées
Car cela ne fait pas trop beau.
Jamais, non, rien ne faut remettre
Au lendemain! Pour ses rosiers
Elle ne peut vraiment qu'admettre
Qu'ils sont ses plaisirs journaliers.
Faudrait qu'elle soit bien malade
Pour se passer de son doux jeu
Et dans sa tête est impensable
D'essayer lutter à ce feu.
Quand quelques pluies tombées la veille
Mouillent le dessous des souliers,
Comme elle descend de l'échelle,
Elle glisse des escaliers.
Dans sa chute un cri elle pousse
Et son mari tout près l'entend.
Il accourt vite à sa rescousse
Mais c'est trop tard, il le comprend:
La tête a heurté le parterre,
Le cou, la bordure en ciment.
Sa femme est étendue à terre,
Leur chien regarde tristement.
Elle aimait trop chérir ses roses
Et c'est un bouton à la main
Qu'elle est partie pour d'autres choses.
Son chien la rejoindra demain.
Le jardin désormais est triste:
Un homme seul nettoie les fleurs.
Le rosier oui, toujours existe
Mais n'apporte plus grands bonheurs.
Pour moi, depuis ce temps, les roses
N'ont plus droit à leur ambition.
Quand mes yeux sur elles se posent
Je suis un peu en rébellion.
On leur octroie, subtil adage,
D'être les fleurs du grand amour
Parmi les fleurs, dans leur langage,
Et elles le seront toujours...
Écrit début janvier 2008
Je vous place cette poésie aujourd'hui car je me suis aperçue que nos rosiers faisaient déjà des jeunes pousses.
Je conçois que mon poème n'est pas très gai mais tout comme la vie est quelquefois bien triste aussi.
J'ai composé cette poésie un an après le décès d'une voisine.
A quelques maisons de chez nous, un couple d'une soixante dizaine d'années vivait avec leur chien. Leur troisième de la même race et ressemblant trait pour trait à ses deux prédécesseurs. Ce couple n'avait pu avoir d'enfants.
La femme avait la passion des roses. Un midi pendant que son mari préparait le repas, elle s'en est allée au jardin, comme chaque jour, pour couper les boutons fanés de la veille sur ses rosiers. Elle a glissé en descendant de son escabeau à cause de ses chaussures mouillées car il avait beaucoup plu la veille.
Sa tête a heurté le sol et sa nuque, la bordure du parterre. Son mari l'a trouvée inanimée sur le sol et il rien n'a pu être fait pour la sauver. Il l'avait entendue et crier dans sa chute, était accouru aussitôt en suivant le chien alerté lui aussi. Ce chien qui est mort très peu de temps après le décès de sa maîtresse.
L'époux reste seul et tandis qu'avant dans le quartier, on pouvait le croiser plusieurs fois par jour promener le cher animal, il ne sort plus beaucoup.
Je les croisais souvent en montant en ville pour faire mes courses. Lorsqu'ils étaient tous les deux ensemble, c'était la voisine, elle seule, qui tenait le chien en laisse.
Et cela fera 10 années le 13 décembre 2009 que nous avons emménagé dans la maison
qu'avaient habitée les parents de cette dame. Nous étions tombés, Daniel et moi sous le charme de leur toute petite
maison de plein-pied à cause du terrain derrière l'habitation.
De leur côté, ils venaient d'entrer
en Maison de retraite car la femme ne pouvait plus s'occuper seule de
son époux car depuis plus d'un an en fauteuil roulant. Il est décédé depuis. Elle n'a plus ni mari, ni enfant, aujourd'hui: ils n'avaient qu'une fille! Elle avait pour passion les roses...