Tempête
La voici la tempête avec son vent rageur:
Les grands peupliers ploient sous son souffle vengeur,
La charpente du toit craque et son bruit raisonne
Dans toute la maison tandis que l'on frisonne.
La pluie qui tombe drue et rend le ciel si noir
Fait qu'au milieu du jour on se croirait le soir.
Plein d'éclairs dans le ciel qui se fend éblouissent,
La foudre gronde au point que nos poils se hérissent.
Soudain, c'est l'accalmie et après la torpeur
Notre être reste alors en état de stupeur:
Les arbres sont couchés, leurs racines à nue,
Le voisinage entier dans la déconvenue.
La rivière déborde, elle a quitté son lit.
Le paysan du coin ressent comme un conflit.
Il se met à pleurer, n'accepte pas l'augure,
Injurie l'élément qui n'est que la nature.
Après quelques journées, le retour du soleil
Redonne la gaieté, de la paix au réveil.
Notre visage en joie à nouveau s'illumine
Quand tout autour de nous on reprend la routine.
Écrit juste après la tempête du 24 décembre 1999 au cœur de la nuit.