Joyeuses Fêtes Pascales!
Au bord du toit, près des lucarnes,
On a repeint les pigeonniers,
Et les couleurs vives vacarment
Depuis les seuils jusqu'aux greniers.
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Et c'est le vert, le brun, le rouge,
Sur les pignons, au bord de l'eau,
Et tout cela se mire et bouge
Dans la Lys, le Durme ou l'Escaut.
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On bouleverse les cuisines:
Des mains rudes, de larges bras
Frottent les antiques bassines,
L'écuelle usée et le pot gras.
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Sur les linges, les draps, les taies,
Qu'on sèche à l'air vierge et vermeil,
Pleuvent, partout, le long des haies,
Les ors mobiles du soleil.
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La-bas, au fond des cours, s'allument
Faux et râteaux, coutres et sacs.
Comme de hauts bouquets de plumes
Sur les fumiers luisent les coqs.
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Pâques descend sur le village:
Tout est lavé, même l'égout;
Et l'on suspend l'oiseau en cage,
Près de la porte, à l'ancien clou.
Émile Verhaeren
Œufs de Pâques
Voici venir Pâques fleuries,
Et devant les confiseries
Les petits vagabonds s'arrêtent, envieux.
Ils lèches leurs lèvres de rose
Tout en contemplant quelque chose
Qui met de la flamme à leurs yeux.
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Leurs regards avides attaquent
Les magnifiques œufs de Pâques
Qui trônent, orgueilleux, dans les grands magasins,
Magnifiques, fermes et lisses,
Et que regardent en coulisse
Les poissons d'avril, leurs voisins.
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Les uns sont blancs comme la neige.
Des copeaux soyeux les protègent.
Leurs flancs sont faits de sucre. Et l'on voit, à côté,
D'autres, montrant sur leurs flancs sombres
De chocolat brillant dans l'ombre,
De tout petits anges sculptés.
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Les uns sont petits et graciles,
Il semble qu'il serait facile
D'en croquer plus d'un à la fois ;
Et d'autres, prenant bien leurs aises,
Unis, simples, pansus, obèses,
S'étalent comme des bourgeois.
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Tous sont noués de faveurs roses.
On sent que mille bonnes choses
Logent dans leurs flancs spacieux
L'estomac et la poche vides,
Les pauvres petits, l'œil avide,
Semblent les savourer des yeux.
Marcel Pagnol
J O Y E U S E S F Ê T E S D E P Â Q U E S